mardi 9 juin 2009

Obama, les marchés, et la "récession profonde"

par Didier Testot.
La crise financière et économique que nous vivons, même si certains économistes disent déjà que la crise financière est terminée notamment parmi ceux qui n'avaient pas vu la crise venir, n'est pas, on le sait une crise comme les autres.
Venue de la sphère immobilière et financière, elle a contaminé l'ensemble des acteurs économiques. Tous les jours des entreprises sont touchées par la crise et déposent le bilan.
Les statistiques économiques, les marchés financiers depuis le début de l'année semblent indiquer que le plus dur de la crise est passé.
C'est aussi le sentiment avec des nuances de grands gestionnaires d'actifs comme AXA IM ou Crédit Agricole AM (CAAM) qui viennent de donner leurs indications de gestion pour les mois à venir. AXA IM continue d'anticiper un retour de la croissance aux Etats-Unis au troisième trimestre mais "conserve un scénario de croissance molle qui ne se renforcera que vers la fin 2010", l'économie reste "en phase de convalescence", pour la filiale de gestion d'actifs de l'assureur AXA.
Pour CAAM, le scénario central est similaire : "une reprise molle" avec un taux de croissance inférieur au potentiel comme disent les économistes, car il faut purger les déséquilibres liés à l'endettement des ménages notamment. Un environnement qui restera "volatile pour les données macro-économiques" mais qui laisse des opportunités pour les investisseurs, toujours selon CAAM.
Si l'on admet que le plus dur de la crise est passé, cela ne veut pas dire pour autant que la crise se termine dès 2009. Même aux Etats-Unis qui ont été les premiers à entrer dans la crise. La hausse du chômage se poursuit ainsi que les faillites d'entreprises.
Depuis son arrivée à la Maison-Blanche, le Président Barack Obama n'a de cesse d'ailleurs, à intervalles réguliers, de rappeler que la crise sera longue. Ce lundi, il a récidivé alors qu'un sondage de Gallup montrait que pour la première fois, une majorité d'Américains (51%) désapprouve l'efficacité de son plan de relance.
"We're still in the middle of a very deep recession that was years in the making, and it's going to take a considerable amount of time for us to pull out of", a déclaré le président américain.
En résumé : "Il faudra un temps considérable" pour sortir de la crise et les Etats-Unis sont en proie à une "récession profonde", ce qui est apparemment en décalage avec les récentes déclarations de Paul Krugman, le prix Nobel d'économie, qui estimait que la fin de la récession américaine surviendrait en septembre. Méthode Coué ou analyse réaliste de la situation ?
L'image du séisme suivi de ses ondes de choc de moindre ampleur est une bonne image.
Des secousses (entreprises en faillite, défaillances..) viennent rappeler que la crise est toujours là et qu'il faudra du temps avant qu'elle soit effacée (Obama version).
Comme la mesure du temps détermine l'investissement, certains investisseurs commencent à reprendre du risque (Investors version), dans le cadre d'un investissement moyen/long terme. Rien ne dit qu'ils n'auront pas d'autres raisons d'investir dans les prochains mois avec de la flexibilité ou de la réactivité face à une crise sans précédent, il faut le rappeler et il faut le répéter.
Qui dit sans précédent dit avec des surprises possibles : bonnes comme mauvaises.

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