dimanche 8 mars 2009

Un week-end bancaire en ordre dispersé

par Didier Testot
La finance n'en a pas fini de nous étonner même si c'est sans doute d'abord la crise financière qui exige ce type de réponse.
Après RBS Royal Bank of Scotland déjà nationalisée, le gouvernement britannique a pris le contrôle ce week-end de Lloyds Banking Group (LBG), groupe né de la fusion des banques HBOS et Lloyds TSB.
L'Etat britannique a accepté de garantir quelque 260 milliards de livres (290,5 milliards d'euros) d'actifs toxiques en échange d'une prise de participation majoritaire dans le capital de l'institution. La part de l'Etat dans le capital de la Lloyds passe ainsi de 43,5% à 65%, ou 77% en incluant des actions spéciales.
L'autre nouvelle du week-end concerne une grande banque française BNP Paribas, qui après plusieurs mois de patience et de tenacité vient de finaliser avec l'Etat belge un nouvel accord pour le rachat de Fortis.
BNP Paribas rachète 75 % des activités bancaires de Fortis et 25 % de ses activités d’assurance pour devenir l'un des leaders du secteur bancaire dans la zone euro par les dépôts.
Dans un entretien au Parisien, le directeur général de BNP Paribas, Baudoin Prot précise : "Ce rachat d’un montant de 10,3 milliards d’euros, nous l’effectuons presque totalement en titres BNP Paribas et non en cash. De surcroît, nos actions sont valorisées sur leur cours moyen d’octobre, soit 68 € contre 21,70 € vendredi dernier".
Cela permet d'entrevoir le choc sur le secteur bancaire violemment secoué en Bourse, mais aussi qu'en Europe, toutes les banques ne sont pas dans la même situation.
Ce que fait BNP Paribas, d'autres acteurs européens ne pourraient pas le faire aujourd'hui. Ce mouvement de BNP Paribas est en soi rassurant, car c'est bien ce secteur bancaire qui doit retrouver sa flexibilité pour contribuer ensuite à la relance de l'économie.
Marc Renaud gérant chez Mandarine Gestion ne dit pas autre chose dans un entretien vidéo visible sur www.labourseetlavie.com (sur le secteur bancaire à 4'22"), il faut d'abord sauver les banques.
Au Royaume-Uni, vu leur état, cela passe souvent par des nationalisations, quelque 30 ans après ce que les économistes ont appelé la "révolution conservatrice", sous la période de Margaret Thatcher et les privatisations qui s'en sont suivies. En 30 ans, une génération aura tout vu.
En France, il ne faut pas rêver non plus, l'année 2009 s'annonce difficile. Selon Baudoin Prot toujours dans Le Parisien, pour BNP Paribas : "Elle sera difficile. Mais nous continuerons à être profitables avec, je l’espère, des résultats au moins équivalents à ceux de 2008". C'est déjà pas si mal.

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