J'avais écrit il y a plusieurs semaines de cela que le pire arrive comme pour conjurer le sort en espérant que les grands décideurs politiques trouveraient la clé de l'Union face aux défis engendrés par la crise des dettes souveraines. Nous voilà donc vendredi, la veille d'un week-end crucial à nouveau pour l'Europe.
"Dernière chance, Last danse", le 21 juillet avait été présenté par ses auteurs Nicolas Sarkozy et Angela Merkel comme montrant la voie, et nous avons vu ensuite que cette réunion n'avait été qu'un affichage, pas une solution.
Moody's, Standard & Poor's, les deux agences de notation qui sont désormais en concurrence dans une course de vitesse infernale visant à ne pas être critiquée pour leur non-réaction lors de la crise des subprimes (on a déjà oublié les belles notations AAA d'actifs pourris), ont donné le ton : La France est en sursis.
Qui sincèrement aurait pu se dire dès 2008, cette crise n'est pas grave, nous allons nous en sortir en continuant comme avant ! Personne, sauf les politiques. Les Français ont pour la plupart compris ce qui arrivait, ils épargnent, vous ne croisez personne qui vous dit, nous allons nous en sortir rapidement. Désespérément réaliste ?
Article du Figaro (24/09/2007) |
Nous sommes fin 2011, peut-on dire, que nous avons entendu de sa part et de la part de ceux qui gouvernent, un changement de ton, qui aurait conduit à être en 2011, dans une meilleure situation qu'en 2007. Non, nous avons même entendu parler de "reprise" dès 2009/2010 !
Nous y voilà, si la France ne peut faire entendre raison à l'Allemagne qui a ses défauts, c'est qu'elle n'est pas crédible, tout simplement, si nous étions plus forts, plus compétitifs, plus efficaces, les Allemands auraient été obligés d'aller dans notre sens.
Les Etats comme les entreprises, sont désormais en concurrence, une concurrence qui s'appelle la mondialisation, les hommes politiques l'ont ignoré, la Bourse, les investisseurs internationaux vont leur rappeler et d'autant plus brutalement, qu'ils ont pensé que le politique était plus fort, que le discours, l'affichage suffisait, et qu'il pouvait continuer à jouer avec l'argent qu'il ne possède pas, mais qu'il emprunte tous les jours sur les marchés financiers.
La mise en scène de ce week-end, avec des allers-et-retours, des drames, des surprises, un nouveau rendez-vous ne va pas dans le sens de la résolution de la crise.
Vu de Hong Kong (là ou il y a un "peu"d'argent !) cette "chienlit" européenne est incompréhensible, le discours de la vérité, tant annoncé, est au vestiaire, et le problème c'est que cette incompétence aura des conséquences pour notre génération et pour celle qui vient.
Il n'est jamais trop tard pour bien faire, l'un des malheurs de notre pays est que les conseillers des politiques n'ont pour la plupart d'entre-eux aucune expérience de terrain, ils n'ont aucune idée de comment marche une entreprise, ils savent juste faire une chose : partager un fromage entre plusieurs clientèles.
Depuis la crise de 2008, ce fromage se réduit à la portion congrue.
Réveil !!! comme disait le lieutenant du 11ème BCA à 5 heures du matin !
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