C'est d'un classique, mais les marchés financiers aiment se faire peur et l'été est une période propice pour ce genre d'évènements. Peu d'acteurs présents, il suffit d'une étincelle pour que le feu prenne, cette étincelle s'appelle la Grèce. Depuis des mois elle "ruine" les espoirs de ceux qui envisagent une vraie reprise en 2011. Mais la Grèce si petite il y a quelques mois aux yeux des économistes, si négligeable est venue occuper le centre du Monde économique et financier. Oui les questions de la dette grecque ont préoccupé et vont encore inquiéter, malgré le plan européen, un plan d'ailleurs qui entérine de facto un "défaut partiel", reconnaissance qu'on ne peut l'éviter.
Un Grec que j'interrogeais récemment et à qui je demandais quel était le principal problème m'a répondu simplement : "la corruption". Verrais-ton une station-service en France pour un plein de 80 euros, vous demander du cash ? En Grèce oui ! Et le cash permet de négocier les prix.
On peut donc parier que les milliards d'euros déversés et/ou les économies réalisées par le gouvernement grec, ne seront pas suffisante pour changer une économie, tout du moins, pas en quelques mois.Mais la Grèce, les folies des banques irlandaises, la situation du Portugal ou de l'Espagne qui encombrent le scénario européen, ne sont rien à côté de ce qui attend les Etats-Unis et leurs créanciers.
Certes Barack Obama fait le maximum, avec en face de lui le jeu du pire, un classique, mais même si un accord est trouvé pour augmenter le plafond de la dette, ce qui soulagera les marchés financiers, permettant même on peut sans grand risque imaginer, un rebond historique ( il y a tellement d'argent qui circule, merci M. Bernanke) cela voudra aussi dire que la dette se sera aggravée, et la question de comment, combien de temps, quelles solutions pour revenir à une situation tenable, quelles seront les perdants ? ces questions seront toujours posées.
J'ai eu l'occasion récemment de lire un ouvrage "Petit manuel d'économie en attendant la fin du monde de la crise I américaine à la crise II européenne" de Norbert Silverbach qui relatait avec détail, la situation en Europe, montrant qu'un pays comme la France ne serait pas forcément épargné, l'Europe devant changer de modèle.
Il ne donnait pas vraiment de conclusions, ou de pistes de sorties de crise.
Et c'est un peu ce qui manque aujourd'hui finalement : mettre sur la table les questions liées aux dettes publiques, qui contrairement à beaucoup de commentaires, ne viennent pas principalement d'une gestion catastrophique de l'Etat, sauf exception, mais de la transmission des dettes privées (bancaires principalement) aux Etats, la crise économique ayant suivi la crise financière aura anéanti les Finances publiques de nombreux Etats développés.
"En attendant la fin du Monde" dit la couverture du livre, un pessimisme réaliste ou un fatalisme assumé ?
Au lieu de divertir le peuple avec leurs frasques supposées et leurs naissances à venir, les politiques feraient mieux de prendre le temps de la pédagogie, de l'explication, afin de redonner de l'espoir, car sans espoir aucune société n'entreprend. Elle se meurt.
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